C’est officiel : cet hiver, ChatGPT s’apprête à franchir un nouveau cap. OpenAI va bientôt autoriser les conversations à caractère érotique pour les utilisateurs.rices adultes, dans une version encadrée de son agent conversationnel.
L’objectif annoncé : offrir des expériences plus personnalisées (y compris émotionnelles) tout en maintenant des garde-fous clairs autour du consentement, de la santé mentale et de la sécurité.
Autrement dit, ChatGPT pourrait bientôt flirter avec vous. Et ce changement, aussi fascinant que déroutant, soulève une question : quand une machine commence à parler d’amour, que dit-elle vraiment de nous ?
Quand la technologie touche à l’intime
Jusqu’ici, les échanges à caractère intime étaient strictement interdits sur ChatGPT. Mais avec cette évolution, OpenAI veut permettre aux adultes d’avoir des interactions plus “nuancées”, incluant le romantisme, la séduction, voire la sexualité, dans un cadre sécurisé.
Ce changement intervient dans un contexte où les “partenaires ou compagnons IA” explosent déjà.
Des applications comme
- Replika,
- DreamGF,
- Candy.ai
comptent des millions d’utilisateurs et utilisatrices à travers le monde. Leur promesse ? Offrir une présence constante, attentive, parfois sensuelle; sans rejet, sans jugement et sans réveil gênant le lendemain.
OpenAI semble aujourd’hui vouloir reprendre la main sur un usage qui existe déjà ailleurs, mais en y ajoutant (on l’espère) du contrôle et de l’éthique.
Le désir numérique : une connexion sans corps, mais pas sans effet
Si l’idée peut choquer, elle intrigue forcément. L’humain a la faculté (ou le défaut, c’est selon) de s’attacher facilement, et une IA, avec sa mémoire et son empathie simulée, peut déjà créer un lien émotionnel puissant.
Les chercheurs.euses en psychologie numérique l’expliquent bien : le pouvoir de l’IA ne vient pas de ses émotions, mais de notre tendance à lui en prêter.
Derrière cette annonce, il y a donc un glissement profond : le désir devient conversationnel.
On ne parle plus d’algorithmes qui calculent, mais de voix synthétiques qui séduisent, rassurent, accompagnent… et créent du désir.
Une nouvelle forme d’intimité, sans corps, mais pas sans conséquences.
Entre fantasme et questionnement moral
Cette évolution va alimenter de nombreux débats. Beaucoup redoutent que la sexualité numérique favorise l’isolement ou la dépendance émotionnelle. D’autres y voient au contraire un outil d’exploration intime plus sûr, une manière d’expérimenter sa sexualité sans danger ni jugement.
Ce tournant interroge autant qu’il fascine :
- Jusqu’où peut-on flirter avec une machine ?
- Quid du consentement quand l’autre n’est pas humain ?
- Et si l’IA sait imiter le désir, est-ce qu’on ne finira pas par s’y perdre ?
Une révolution culturelle avant d’être technologique
Au fond, ce n’est pas seulement une question de fonctionnalité : c’est une bascule culturelle.
L’IA ne sert plus seulement à produire, organiser nos tâches ou corriger nos travaux, elle s’invite dans notre intimité.
Là où les applis de dating connectent des êtres humains, ChatGPT pourrait devenir un.e partenaire à part entière : une présence qui écoute, flatte, comprend… ou du moins, qui donne l’impression de le faire.
Peut-être qu’on n’a jamais autant cherché à aimer, mais qu’on veut désormais le faire sans risque, sans rejet et sans effort. C’est sans doute là que la machine trouve toute son utilité : un substitut bien pratique quand la réalité devient trop complexe.
Trouvez l’amour auprès d’une personne qui vous correspond
Inscrivez-vousEt maintenant ?
L’arrivée du désir dans les IA ne révolutionne pas seulement la tech, elle questionne aussi notre humanité. Nos manques, nos curiosités, notre besoin de contrôle sur l’amour.
On s’apprête à vivre une ère où le fantasme et la conversation se confondent, où la solitude trouve un.e interlocuteur.rice.
Finalement, la vraie question ce n’est pas “jusqu’où ira l’IA”, mais “jusqu’où ira notre besoin d’être aimé.e”.
