Chaque saison de L’amour est dans le pré nous le rappelle : la rencontre amoureuse n’est pas qu’une affaire de sentiments, c’est aussi une collision de codes sociaux, culturels et de modes de vie. Un mot de travers, un vêtement jugé « ringard », une manière de parler trop familière, et voilà qu’apparaissent ces fameuses « maladresses » qui suscitent parfois des rires, parfois du malaise. Mais derrière ces petits décalages se cachent surtout nos propres préjugés de classe. Alors, comment les repérer sans tomber dans le mépris ?
Quand les codes trahissent l’origine
Un accent marqué, une expression familière, une passion pour la danse country ou pour un bibelot kitsch… Ces détails deviennent vite des marqueurs sociaux. Dans un contexte de séduction, ils sont souvent interprétés comme des signaux d’incompatibilité. Pourtant, ce sont avant tout des indices du parcours et de l’identité de l’autre.Dans L’amour est dans le pré, ces moments sont fréquents : la déco d’une maison jugée « datée », une tenue trop voyante, une façon de parler un peu directe. Mais ce qui fait lever les yeux au ciel de certain.es peut, pour d’autres, incarner la chaleur, la simplicité et l’authenticité.
Le piège du mépris social
Rire d’un mot mal employé ou juger une décoration « beauf », c’est parfois oublier que ces codes sont relatifs. Ce qui est perçu comme ringard dans un milieu peut être la norme dans un autre. Le mépris social se niche précisément là : dans la hiérarchisation implicite des goûts. Un accent rural n’est pas moins noble qu’un langage policé, un repas de terroir n’est pas moins goûtu qu’une assiette gastronomique, une passion pour les bals musette n’est pas moins légitime qu’un amour pour l’opéra. L’amour ne peut grandir que si l’on accepte ces différences sans chercher à les classer.
Les maladresses comme révélateurs
Ces fameuses maladresses (un compliment un peu maladroit, un style vestimentaire daté, une blague lourde) sont en réalité des révélateurs utiles. Elles permettent de voir comment chacun.e réagit à la différence :
- Est-ce que je ris avec bienveillance ou est-ce que je me moque ?
- Est-ce que je cherche à comprendre ou est-ce que je juge ?
- Est-ce que je peux expliquer mes propres codes sans vouloir imposer leur supériorité ?
Dans L’amour est dans le pré, les couples qui fonctionnent sont souvent ceux qui parviennent à transformer ces différences en vraies discussions, pas en prétexte au rejet.
Quand la maladresse devient complicité
Une gaffe peut être attendrissante si elle est reçue avec bienveillance. Un décor kitsch peut devenir une private joke. Un accent peut devenir charmant. Les maladresses cessent d’être des obstacles quand elles deviennent des points d’appui pour créer un langage amoureux partagé. Ce n’est pas nier la différence, c’est choisir de la traverser ensemble.
En résumé
Repérer les maladresses sociales est inévitable : nous avons tous nos codes, nos habitudes, nos héritages. Mais le défi, c’est de les accueillir sans les hiérarchiser. Dans L’amour est dans le pré comme dans la vraie vie, la clé n’est pas de lisser les différences, mais de les assumer et d’en faire des occasions de complicité. Car ce ne sont pas les goûts en matière de déco ou les façons de parler qui brisent une histoire, mais le mépris qu’on y projette.