Le rouge passion a envahi les vitrines, des promotions à ne pas manquer (paraît-il) sont entourées de cœurs dodus, chocolatiers et fleuristes jouent les cupidons…
Youpi ! C’est la fête des amoureux ! A peine remis des « bonne année ! » qui à force d’être répétés ont perdu leur sens, nous voilà tenus de célébrer l’amour. De le démontrer ! Une St Valentin réussie fait dans le trop plutôt que le peu. Et les ratées alors ?
UN CÉLIBAT INCONVENANT
Le 1er des succès, pour la St Valentin, c’est évidemment d’être deux pour la fêter. Ou 3 ou 4… Mais c’est le couple qui en cette occasion est à l’honneur. Les célibataires qui n’aiment pas leur célibat n’aiment pas non plus le 14 février. Certains le vivent comme la fin du temps écoulé dans le sablier, temps pendant lequel ils s’étaient jurés de rencontrer quelqu’un. A la St Valentin, jour de parade, ils auraient dû rejoindre la cohorte des couples attablés devant le menu spécial. Ceux qui n’y sont pas se morfondant dans l’ombre, quand l’autre tant attendu continue de se faire attendre.
ET SI ON NE S’AIME PLUS ?!
Pour autant, tous les couples n’ont pas la garantie d’un bonheur assuré le jour dit. Ce que ne conçoivent pas les esseulés malheureux, pour qui être à deux est toujours merveilleux. N’est-il pas embarrassant, voire pénible, de fêter l’amour quand on doute de ses sentiments ? Ou que l’on n’aime plus ? Faut-il louer ou vilipender un besoin de rompre, ou de s’expliquer, à l’heure où tout le monde se bécote ? Ce consensus autour de l’amour nous interdirait presque toute expression du désamour. Car à y regarder de près, certains tête-à-tête paraissent bien mornes…
QUAND TOUT EST BORDÉ
Il y a aussi ceux qui se font une idée si précise de cette fête qu’aucune place ne sera laissée au hasard, et quelquefois à l’autre. Ce qui assurément génère des déconvenues : des aléas se glissent souvent dans leurs plans, les bouleversent s’ils ne peuvent s’en accommoder. Du retard dans les transports, ou une réunion qui s’éternise – eh oui, tout ne s’arrête pas ce jour ! – et le stress s’invite à la fête, transformant une humeur qu’on voulait glamour en irritation ou bouderie. Si ce n’est pire… Les sentiments ne sont pas dociles. Plus ils sont convoqués plus ils se font discrets.
ATTENDU AU TOURNANT
Autre phénomène qui gâche allégrement cette St Valentin : cette demande tacite, surtout pas dite, dont nous accablons l’autre. Il ou elle devra nous prouver son amour, et pour cela nous étonner, être original(e), deviner ce qui nous enchanterait, dégoter le cadeau auquel personne ne penserait. Ou auquel on pense si fort qu’il(elle) ne peut passer à côté… Ce que l’autre, alors, ressent confusément, c’est comme il est sur la sellette et comme, quoi qu’il fasse, ce ne sera pas ça. Pas tout à fait. Alors autant ne rien faire. La pirouette inconsciente étant l’oubli, involontaire, de la date.
QUAND LES OBLIGATIONS ÉTOUFFENT L’IMPULSION
Ceux qui ont fait l’expérience du mariage savent comme ce jour peut nous être sournoisement volé. Ce qui était d’abord l’affirmation d’un engagement se transforme subrepticement en négociations entre familles, budgets à discuter, casse-têtes pour contenter et ménager chacun. Jusqu’à en oublier le point de départ : 2 personnes qui célèbrent leur désir d’une vie ensemble. De même, n’oublions pas le fondement de la St Valentin : une occasion légère et souriante de fêter l’amour, qu’on le vive ou pas, qu’on l’espère ou qu’on s’en souvienne. A condition qu’elle ne se soit pas une injonction…
